Rêves de liberté toujours enchaînés. [SUITE]

Gilbert sortit de l'abysse soulevé par Sabriël. Il était sur elle et regardait autour de lui. Les ruines de Sabrie. Ainsi donc, l'incident d'il y a 100 ans avait laissé une séquelle. La fissure de l'abysse s'était encore plus rétrécie. La chaine le remercia. Soudain, l'homme prit conscience qu'il était sur une jeune fille, et qu'il devait peser lourd. Il se leva d'un bon.

- Sabriël, excuse moi, je dois t'ecra...

Il s'arrêta. Elle dormait. Paisiblement. Epuisée. Pour la seconde fois en un moment, Gil la porta.

Avec un sens de l'orientation pas très développé, il ne fallut pas longtemps pour qu'ils se perdent. Allons bon, pensa-t-il, on va passer un moment ici je sens. De ruine en ruine, au bout d'un petit moment, il réussit à trouver une maison relativement en état. Il resté des bouts de meuble. En rassemblant un canapé à moitié détruit et un fauteuil, il fit un lit de fortune à Sabriël. Il enleva sa veste et lui posa dessus. Si elle était capable de se sentir enfermé, le froid pouvait l'atteindre. Il sortit son paquet de cigarette et s'en alluma une.
A cet instant la, il se demanda ce qui avait fait que cette jeune fille l'ait ému, entrainant son aide. Cela ne lui ressemblait pas. Tel un serviteur, il l'avait protégée. NON! Oz était son maître, et personne d'autre.
En fait, pour être exact, quand il l'avait vue pour la première fois, il s'était souvenu de son premier passage dans l'abysse. Comme il aurait aimé sortir plus tôt. Sous ses airs froids et insensible, Gilbert était toujours le même qu'avant, dans son coeur. Dans son sang. Dans son âme. Aider les autres.

Assis contre le "lit" de la chaine, il resta la et observa le ciel a travers les carreaux de la vitre cassé. Pendant quelque instant, il avait eut peur de ne jamais le revoir. Tant qu'elle ne sera pas en état de se défendre contre quoi que se soit, il veillerait sur elle. Parce qu'il avait ça dans le sang, aider les gens.

Il sourit bêtement, il était heureux.

Sabriël était dans le noir, le noir sans fin, le néant. Elle pouvait s'y déplacer, marcher, voler, mais autour d'elle rien ne changeait. Il y avait une petite lumière, au loin. Mais plus elle s'approchait, plus la lumière semblait loin. Où était-elle. Elle voulait sortir, s'en aller ! Elle se mit à courir, accélérant le plus possible, encore, encore... La lumière aveuglante remplaça le noir, et soudain...

Elle ouvrit enfin les yeux. Elle était dans un bâtiment, allongée sur... quelque chose de plus confortable que le sol de l'Abysse. Elle s'assit en se grattant la tête. Saleté de rêve. Elle vit, posé sur elle, la veste de Gilbert. Etait-il encore là ? Elle la prit dans ses bras et se leva. Alors elle vit Gilbert, souriant, assis contre son lit de fortune. Elle lui rendit sa veste en le remerciant encore une fois.

Où était-elle ? Quel était cet endroit ? Elle était heureuse, elle souriait. Elle était libre, enfin, son rêve le plus cher s'était réalisé ! Elle sortit en courant, se campa devant les ruines et regarda le ciel. Ce ciel qu'elle avait tant espéré revoir ! Elle avait attendu ce moment des années, des décénies ! Le bonheur, en fin de compte, était donné à tous ? Même aux déchus, aux monstres et aux enchaînés ? De tout ceux qui portaient ce nom, elle l'était le plus. Chain, enchaïnée, enfermée dans l'Abysse... Tout ceci était fini. Elle n'y retournerait pas. Jamais. Elle regarda autour d'elle. Ces ruines lui étaient familières. Elle était déjà venue ici.

"Gilbert, quel est cet endroit ?"

Elle était venue ici, elle en était sûre à présent. Etait-ce... à ce moment ? Lors de sa deuxième sortie ? Possible... Elle revoyait les maisons en flamme, puis... un trou ? Elle fit quelques bonds pour se mettre sur le toit. Le trou. Il était là, un véritable trou noir. Voila la raison pour laquelle ils avaient pu sortir. Ce trou était un morceau manquant, envoyé dans l'Abysse... Y était-elle ? Possible...

"Alors... c'est ici... c'est à ce moment... Gilbert, que s'est-il passé ici ?"

Sabriël se réveilla plutôt vite. Elle lui rendit sa veste avec un énième remercîment. Quand elle comprit enfin qu'elle était sortie de l'abysse, la chaine laissa sa joie sortir. Tout en souriant, elle sortit de la maison en ruine en courant, et observa le ciel. Ensuite, elle observa au tour d'elle.

- Gilbert, quel est cet endroit ?

Il hésita un instant.

- C'est la ville de Sabrie, enfin plutôt ses ruines.

Un rire ironique suivit ses paroles.

Sabriël monta sur les toits encore en état. Gil devina ce qu'elle y vit. Le trou noir causé par la tragédie. Il se releva et sorti de la maison.

- Alors... c'est ici... c'est à ce moment... Gilbert, que s'est-il passé ici ?

Le jeune homme fut étonné de sa question. Il pensait qu'elle le savait. Il hésita.

- Autrefois, cette ville était la capitale. Il y a 100 ans, un homme, Glen Baskerville, a envoyé la cité et ses habitants dans l'abysse. Heureusement, il a été tué.

Ses joues rosirent avec sa réponse. Il omettait une partie, une partie dont il ne voulait pas se souvenir. Il escalada les façades des maisons et se mit a coté d'elle. Un vent frai et agressif se leva, qui faillit envoyer le chapeau du jeune homme au loin. Il le rattrapa et le plaça sur son coeur. En respect pour ceux qui étaient mort a ce moment la

- Je suppose que certains chain sont nés des débris de cette ville. murmura-t-il

Il redescendit. Sa main resserra son étreinte sur son chapeau. Un affreux sentiment de culpabilité l'envahissait.

Gilbert répondit que cette ville s'appelait Sabrie. Puis il expliqua :

"Autrefois, cette ville était la capitale. Il y a 100 ans, un homme, Glen Baskerville, a envoyé la cité et ses habitants dans l'abysse. Heureusement, il a été tué."

Sabriël le vit escalader les débris et la rejoindre.

"Je suppose que certains chain sont nés des débris de cette ville."

Il redescendit ensuite. Sabriël réfléchissait à voix haute :

"Cent ans... Ca fait cent ans..."

Elle rejoignit Gilbert.

"Gilbert, je crois... je crois que j'y étais. Je ne me souviens pas très bien, mais... il y avait des flammes, et puis... je suis retournée dans l'Abysse... Il y avait cette étrange sensation..."

Elle secoua la tête comme pour chasser ces mauvaises pensées. Elle était libre maintenant, elle pouvait penser à autre chose, profiter de cette liberté qu'elle avait tant attendue, le reste importait peu.

"Maintenant, que comptes-tu faire Gilbert ?"

Tout en attendant la réponse, elle réfléchissait. Elle n'avait nulle part où aller, tout juste savait-elle à quoi ressemblait une ville. Elle ressentait aussi cette drole de sensation, un manque... Elle avait besoin d'un contractant. Elle en avait besoin, et à la fois non. Elle était limitée.

"Tu disait que tu étais déjà un Contractant, et pourtant tu renvoies les Chains dans l'Abysse... Serait-il possible que je puisse... ?"

Elle venait à peine d'envisager cette possibilité. Avec cela, elle pourrait ne pas avoir à retourner dans l'Abysse lorsque le contract se terminerait... Il y avait peut être un moyen de ne pas sacrifier un humain à chacune de ses sorties ?

- Gilbert, je crois... je crois que j'y étais. Je ne me souviens pas très bien, mais... il y avait des flammes, et puis... je suis retournée dans l'Abysse... Il y avait cette étrange sensation...

Gilbert se figea. Les flammes, le sang, les morts, les Baskerville... Tout revint dans la tête de l'homme. Non, il ne veut pas se souvenir. Il chassa tout ses souvenirs, en vain. Ce n'était pas sa faute! Il n'y était pour rien! NON, NON, NON! Les poings serrés, la mâchoire crispée, il revisitait Sabrie a l'époque ou il y vivait, quand Jack les avait recueillis, lui et Vincent. Il se calma subitement, et regarda les ruines. Sa faute? Pas tout a fait. Il avait causé la fureur de Glen Baskerville.

- Maintenant, que comptes-tu faire Gilbert?

Avec une allure de nonchalante, il s'assit sur le sol, et réfléchis. Il n'était pas au top de sa forme.

- Je vais récupérer un peu ici pour être en forme pour rentrer chez moi... Tu as une idée de ce que tu vas faire, toi?

Il observa la chain. Être sortie de l'abysse, sans contractant c'est bien, car pour l'instant elle était plus assurée de ne pas retournée d'où elle venait. Seulement pour l'instant...

- Tu disait que tu étais déjà un Contractant, et pourtant tu renvoies les Chains dans l'Abysse... Serait-il possible que je puisse... ?

Gil l'observa. Il n'était pas sur d'avoir compris, et s'il avait vraiment compris ce qu'elle voulait dire, il ne comprenait pas quand même. Il réfléchit a toute vitesse, analysant la situation, et se rendant compte que c'était la première fois qu'il se posait la question. Il n'était pas sur de la réponse.

- Si j'ai compris ce que tu veux dire, tu souhaite faire partie de Pandora. Je ne sais pas, honnêtement, si un chain non contractant avec un membre peut devenir membre. On peut toujours essayer... Tu viens avec moi a Leverru pour vérifier?

Il lui tendit la main.

"Je vais récupérer un peu ici pour être en forme pour rentrer chez moi... Tu as une idée de ce que tu vas faire, toi ?"

Elle ne répondit pas. Elle ne pouvait pas répondre. Gilbert pousuivit, répondant à chacune des questions de la jeune fille :

"Si j'ai compris ce que tu veux dire, tu souhaite faire partie de Pandora. Je ne sais pas, honnêtement, si un chain non contractant avec un membre peut devenir membre. On peut toujours essayer... Tu viens avec moi a Leverru pour vérifier ?"

Joignant le geste à la parole, il lui tendit la main. Sabriël regarda la main. Sans contractant, elle était toujours limitée, du moins, elle avait mal. Elle prit la main de Gilbert.

"Je te suivrais, Gilbert, partout où tu iras... Je serais avec toi..."

Elle s'arrêta. Ce n'était pas la première fois qu'elle disait ça. Quelle était cette impression ? Gilbert passait son temps à la sauver et à la protéger, alors qu'elle était une parfaite inconnue. Quelqu'un d'aussi gentil existait-il vraiment ? Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi ? De tout ceux qu'elle avait pu rencontrer, de toutes ces personnes, humaines où Chains, chacun vivait pour lui, pour son propre interêt. Les Chains voulaient faire des contracts, ils voulaient sortir de l'Abysse. Les humains cherchaient leur bonheur, un bonheur qui n'éxsitait pas toujours, ils voulaient toujours faire un bénéfice, rien n'est fait au hasard. Toutes les actions ont un but, une visée. Personne dans ce monde n'agit sans raison !

"Pourquoi... pourquoi es-tu... chuchota-t'elle, C'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme toi.

C'était sa lumière, oui, Gilbert était sa lumière. Tant qu'elle pouvait s'y raccrocher... elle ne tomberais jamais...
Du moins...
C'est ce qu'elle pensait.

Sabriël accepta. Il avait gagné une amie, enfin il le pensait, et une alliée précieuse contre l'abysse. Oui car Pandora avait beau se battre, il fallait l'admettre, l'organisation peiné à gagner. Les personnes de refuse pas les offres des chains, très, trop, rarement.
Un silence se passa pendant lequel la jeune fille semblait réfléchir, et d'ailleurs, Gilbert en fit de même. D'abord, à ce qu'elle pourrait faire en temps que membre. Elle avait du mal à se battre, mais elle pouvait suivre un entrainement pour ça. Ensuite, son pouvoir lui permettant de voler, et comme elle était silencieuse, elle pouvait guetter les gestes de personnes suspectes. Oui, voilà, ce serait surement ce qu'elle ferait. Cette tâche, qui aide énormément, était dure à réaliser. Dure, et dangereuse. Mais elle s'en sortirait. Elle s'en sortirait car pour rien au monde elle ne voulait retourner dans l'abysse. Et cette motivation était la meilleure de toute les motivations. L'abysse, univers de débris ou ce trouvait les bouts manquant de Sabrie, ou ils se trouvaient.
Sabrie. Une ville fantôme. Même un mafieux ne s'y risquerait pas.
Gil sourit, un sourire crispé. Sabrie ou l'abysse, sur terre ou dans le monde de l'exil, on y rencontrait l'enfer, la mort, la désolation. Que c'était joyeux! Vivement que la bataille se finisse. Et que la vie prenne un cour tranquille, calme, pas agité chaque jour par un monstre à l'allure de jouet qui vous attaques. Enfin, cette situation la, c'était pas demain la veille...

- Pourquoi... pourquoi es-tu... chuchota-t-elle, C'est la première fois que je rencontre quelqu'un comme toi.

Il tenta de répondre de suite à sa réponse... mais il ne put pas. La bouche ouverte, il réfléchit à l'interrogation posée par Sabriël. En fait, il ne s'était jamais demandé comment il était, sous quelle forme il paraissait. Froid, gentil, manipulateur, sentimental, brutal... Il ne connaissait que sa vraie personnalité, pas celle que les autres croyait qu'il avait. Il s'adossa à un mur.

- En fait... hésita-t-il, je... Comment dire... J'ai toujours fais ce que j'avais envie de faire. Oui, voilà. Mon cœur décide, pas mon devoir. Parfois ça plait, parfois non. Ça peut détériorer quelqu'un, avantager un autre. Mais c'est ce que j'ai juger bon de faire. Alors ça me va.

Son sourire retomba lentement. Son regard se fit vide. Non ça ne va pas nécessairement. Si Vincent n'avait pas suivi son envie, alors peut être que Sabrie serait toujours la capitale... Mais s'il n'avait pas fait ça, alors Glen Baskerville serait toujours la... Ces pensées lui torturaient l'esprit. Il y à soit ça soit ci. Et dans les deux soit, les conséquences sont-elles toujours aussi désastreuse?
Espérons que non. Espérons...

- Il faudrait se mettre en marche, proposa-t-il, histoire d'arriver le plus tôt possible.

Il avait dit le tout avec une voix, calme, posée, mais sans intérêt. Comme si sa gorge avait sortit les mots sans qu'il l'est voulu. Comme si un automate avait parlé à sa place. Et merde. Il ne faut jamais ressassé les fantômes du passé, ça chamboule toute votre âme...

Gilbert ouvrit la bouche, puis attendit. Il semblait réfléchir. Il finit par donner une réponse :

"En fait... hésita-t-il, je... Comment dire... J'ai toujours fais ce que j'avais envie de faire. Oui, voilà. Mon cœur décide, pas mon devoir. Parfois ça plait, parfois non. Ça peut détériorer quelqu'un, avantager un autre. Mais c'est ce que j'ai juger bon de faire. Alors ça me va."

Son coeur ? Sabriël restait perplexe, figée telle une statue grecque... mais habillée. Son sourire se perdit, puis son regard. Il reprit la parole après une pause :

Il faudrait se mettre en marche, histoire d'arriver le plus tôt possible.

Elle acquisça à cette proposition. Elle réfléchit. Leverru, où était-ce ? Ses rares escapades sur Terre ne lui avait donné qu'une vague idée de ce monde. Elle regarda Gilbert et, sans le prévenir, l'attrapa et le souleva de terre facilement. Ses yeux devinrent rougeâtres et on pouvait distinguer un tatouage qui s'illuminait dans son dos. Elle prit appui sur un tas de gravats et s'éleva dans les airs, soutenant Gilbert dans ses bras. L'air tournait autour d'eux. Elle sourit en regardant Gilbert.

"Gilbert. C'est par où ?"

Elle était certaine de l'avoir surpris. Elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps hors de l'Abysse si elle utilisait son pouvoir ainsi, mais elle s'en fichait. Elle n'y retournerait pas, jamais, peu importe qui l'y enverrait, peu importe qui tenterait. Elle scruta les environs, se posant sur un toit, délicatement, sans lâcher Gilbert. C'était étrange de le tenir dans ses bras, il était plus grand qu'elle et elle devait utiliser l'air ambiant pour supporter son poids. Elle ne put s'empécher de rire. Elle riait. Ca lui parraissait incroyable. Une sensation merveilleuse. Etait-ce ça... le bonheur ? Sans doute, peut être. Elle ne pouvait pas le définir. Elle ressentait ça pour la première fois.
Un bonheur simple.

Juste un rêve qui se réalise.

Juste la liberté.

Sabriël reprit ses bonds, sans lâcher son ami, son seul ami. Elle ne le lâcherait pas. Jamais. Elle marchait dans le vide, se dirigeant vers l'endroit que lui avait indiqué Gilbert. Autant ne pas le fatiguer. Elle marcherait pour lui. Elle le soutiendrait. Elle serait là pour lui, toujours.

Et on re-change! Ici => [o]

» Rêves de liberté toujours enchaînés. [PV : Gilbert]
» Un clown fou en liberté.. Et un lapin !! [pv Alice ]