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Tout a changé, rien n'est plus comme dans cette légende absurde
 
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 ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂

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Motoko
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MessageSujet: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeVen 20 Aoû - 12:35

Le soleil s’était couché depuis bientôt trois heures. L’air était lourd, chargé d’humidité. On avait presque l’impression que l’on pouvait nager dedans. Le petit chemin de terre, encore chaud après avoir été exposé durant toute une longue journée aux rayons de l’astre solaire, était cerné de part et d’autre d’herbes des champs verdoyantes, balancées doucement au gré de la brise nocturne. Dans le ciel, même la couleur sombre de la nuit n’arrivait à masquer les menaçants nuages d’orages d’un noir d’encre qui cachaient les étoiles, étoiles qui auraient dû être présentes par millier, caressant de leur douce lueur la terre endormie. L’éclat immaculé de la lune perçait difficilement au travers des grosses masses cotonneuses et éclairait d’une lumière faiblarde la plaine balayée par le vent. Les grillons s’étaient tus, comme s’ils attendaient eux aussi, le cœur palpitant, bien cachés dans leur trou sous le sol, l’arrivée du déluge. Au loin, entourant la lande de ses bras protecteurs, la forêt apparaissait. On pouvait distinguer les arbres marquant la limite entre la prairie et les bois, et si on tendait l’oreille, on arrivait à percevoir le léger bruit du souffle estival se faufilant dans les branches et effleurant les feuilles couleur émeraude, troublant ainsi le silence presque omniprésent. L’atmosphère était irréelle, féérique. Tout était à sa place et on pouvait presque sentir les battements de cœur des animaux tapis dans leur tanière, guettant les premières gouttes de la pluie qui s’annonçait diluvienne.
Soudain, un battement d’aile. Deux ailes noires, aux reflets violacés presque bleus. Et puis un autre. Très rapides, presque imperceptibles. Pourtant, il était bien là, ce papillon égaré. Égaré ? Non, il paraissait suivre quelque chose. Ou quelqu’un.
Le bruit crissant des graviers roulant sur le sol, effleurés par un pied nu blanc comme de la porcelaine. De longs cheveux couleur ébène voletant au contact vent, accompagnés par une robe de dentelle sombre retenue à la taille par un nœud de satin. Ce qui n’était qu’une ombre finit par se révéler être une jeune fille à la peau ivoirienne et dont les paupières à demi-closes cachaient deux grands yeux violets où se reflétaient l’innocence et la pureté. Elle marchait lentement, le buste en avant, ses orteils touchant à peine la terre ferme. Elle semblait plutôt glisser dans les airs, comme un fantôme, un fantôme aux allures de poupée...

Motoko était partie dès que la nuit était tombée. Elle avait quitté le petit village au nom imprononçable dans lequel elle s’était arrêtée juste avant qu’on n’en ferme les portes Elle ne savait pas exactement où elle allait. Comme d’habitude en fait. Elle suivait la route, et puis la route s’était transformée en chemin. Un long chemin de terre s’enfonçant dans la campagne. Elle marchait machinalement, pensant à tout à rien. Elle n’avait rencontré personne pour le moment, et elle doutait que cela arriverait avant que le jour se lève. Elle sentait la brise fraîche effleurer son visage, détendant ses muscles. Elle ferma doucement les yeux, profitant de cet instant de quiétude. Une forte odeur de pin vint effleurer ses narines. Elle ne sentait plus d’envie à marcher tout d’un coup. Elle avisa une borne kilométrique en pierre recouverte de mousse verte. Le nom de la ville qui y était inscrite était indéchiffrable, s’était à peine si on arrivait à différencier un R et un N, mais le nombre de kilomètres qu’il restait à parcourir était en revanche plus lisible – 58. Cependant, il était bien inutile de savoir qu’une ville inconnue se trouvait à 58 kilomètres si l’on ne savait pas où on était ni où on allait. L’ancienne poupée de porcelaine décida de donner à ce gros caillou taillé en forme de demi-cercle un nouvel emploi et s’assit dessus, ramenant les pans de son jupon sous ses fesses. Sa respiration était lente et profonde, et on aurait pu croire qu’elle dormait. Mais ce n’était pas le cas ; comme bien souvent, elle était d’humeur mélancolique. La mélancolie, c’était une espèce de mélange d’ennui, de tristesse, de réflexion, de nostalgie et de quiétude, le tout en plus poétique. C’était le sentiment que la vie glissait entre nos doigts, que le monde ne nous appartenait pas, que le temps n’était qu’une illusion dérisoire. Mais ce n’était pas désagréable.

Le vent vint faire danser les cheveux de la jeune fille. Les mains posées sur ses cuisses, elle étendit le cou, écartant ses épaules, dans l’espoir de sentir chaque petite molécule d’air se posant sur la peau laiteuse de son visage. C’est à ce moment-là qu’une goutte glacée vint s’écraser sur son nez aquilin, suivie de dizaines d’autres. La pluie s’était finalement décidée et tombait en trombe sur la plaine, trempant les vêtements de la demoiselle. L’eau ruisselait sur sa chevelure sombre, coulant le long de son dos, glissant sur ses bras nus. Elle était frigorifiée mais elle s’en contre-fichait et balança la tête en arrière, le menton levé vers le haut. Le froid lui faisait l’effet d’une nuée d’aiguilles transperçant chaque parcelle de sa peau, mais c’était si bon après la chaleur moite qu’elle avait dû endurer durant cette journée d’été qu’elle en voulait encore et encore. Le bruit des larmes du ciel s’écrasant dans la prairie sonnait à ses oreilles comme une douce musique enchanteresse. Elle ouvrit les yeux et observa avec émerveillement les nuages gris qui flottaient au dessus de son crâne, zébrés de temps à autre par un éclair de lumière blanchâtre. Autour d’elle, ses papillons s’agitaient et semblaient danser à la gloire de l’orage.

Les humains n’avait rien compris. Ils vivaient de jour, sous la lumière aveuglante du soleil, tentant désespérément d’accomplir un maximum de chose avant que le crépuscule ne pointe son nez, heure à laquelle ils se glissaient tous bien gentiment dans leur lit. N’avaient-ils point remarqué la magnificence de la nuit ? Pourquoi ne levaient-ils pas tous pour aller contempler les innombrables petits points lumineux qui ornaient la voûte céleste, pourquoi ne se taisaient-ils pas tous pour écouter le silence pesant de l’obscurité ? À moins que la nuit soit justement belle car il n’y avait pas d’humains. Ces imbéciles qui ne savaient plus admirer ce qui en valait la peine et qui se contentaient de leur petit monde égoïste où ils étaient les seuls maîtres, ils honoraient les ténèbres de leur absence. Et parce qu’elle avait compris cela, la Fée de la Cruelle Beauté jugea qu’elle était la seule à mériter le droit de profiter du monde lorsque le soleil était couché.
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeDim 22 Aoû - 0:39

IMANE《 Que me voulez vous ? 》
VINCENT《 J'aimerais que tu acceptes cette mission confidentielle. 》

Il m'avait dit cette phrase avec son sourire habituel sur le visage. C'était une requête de sa part et pourtant je n'avais pas le choix. Cela allait bientôt faire trois ans et demie que je travaillais pour Vincent Nightray et je n'avais toujours pas mon mot à dire pour mes missions. Je ne m'étais absolument pas méfier de ce dossier, de cette mission qui était pour moi anodine. J'aurais dû ... Vincent m'avait réservé une calèche qui me mènerait au village où je devais exécuter ma mission. Un petit village miteux perdu au beau milieu de la campagne, très éloigné de la ville. J'avais l'impression que ce voyage ne se terminerait jamais ! La chaleur de ce mois d'été était suffocante et je transpirais à grosses gouttes. Je regardais inlassablement le paysage, il était vraiment très beau. Je n'avais eu guère le temps de me promener dans la campagne étant enfant et maintenant n'en parlons pas. Rien que de penser à mon enfance, ma gorge se serra. Je n'allais tout de même pas pleurer. Quelle femme faible je suis; Une simple pensée réussi à me faire pleurer. Je devais devenir plus forte, réussir à être imperturbable. Un but qui me paraissait bien loin ... Le sommeil me surprit alors que nous étions encore loin du village où je devais me rendre. Je me réveillais en sursaut, encore un cauchemar. Je me frottai les yeux et regardai par la fenêtre. La calèche était arrêtée. Quelques maisons bordait la route, une route devenue chemin bien poussiéreux. J'ouvris la porte de la calèche et avant même que je n'eus poser un pied sur la terre ferme un petit groupe d'enfants accouru vers moi. Encore quelque peu ensommeillée, cet ouragan de cris et de questions me mit de mauvaise humeur. Je renvoyais donc ces enfants aussi vite qu'ils étaient venus :

IMANE《 MAIS VOUS ALLEZ VOUS TAIRE, OUI ! 》

Devant ma colère, ils partirent tous en courant : Certains me tirèrent la langue d'ailleurs. Les villageois m'avaient également entendu. Ils sortirent tous de leurs maisons, je vis le conducteur de la calèche sortir d'une habitation, sûrement une auberge où on lui avait servit un coup à boire. Il vint me dire que nous étions bien arrivés à destination. Donc ce village était bien le lieu de ma mission. Il déposa mes bagages dans l'auberge avant de repartir et de me laisser seule au milieu de tous ces yeux curieux. Je regardais ce village, il était paisible. Mais pourquoi Vincent m'avait-il fait venir ici ?! Il y avait apparemment un rapport avec un Chain qui s'était manifesté dans les environs. Ces villageois n'avaient pas du tout l'air effrayé. Pas la peine de s'inquiéter mais je restais quand même sur mes gardes. Un jour. Deux jour. Ce n'est que le troisième jour que le village bougea enfin. Cette nuit là, les villageois avaient allumé un grand feu au centre du village, ils se rassemblaient tous autour, je fis donc pareil qu'eux. Ils discutaient vivement, je restais en retrait comme j'avais eu l'habitude de le faire les deux derniers jours. Quand soudain un énorme chain apparu ! Les villageois avaient cessé de parler mais aucun de criaient. Je crus qu'ils étaient tous pétrifiés par la terreur. Je me levais lentement, mon arme, que j'avais mis sous ma cape noire, se trouvait à présent dans ma main. Je ne devais pas faire de gestes brusques, le Chain était beaucoup trop près des habitants et il pouvait tous les tués en quelques secondes. Le chain commença alors à parler :

CHAIN《 Où est la fille ? 》
VILLAGEOIS《 Elle est ici, votre seigneurie. 》

Une jeune adolescente s'avança vers le chain. Elle ne devait pas avoir plus de treize ans. Mais que faisait-elle ?! Qu'elle inconsciente ! Il allait la tuer ! Je sortis rapidement du coin d'ombre où je me trouvais, le chain eu à peine le temps de me voir que je lui tirai une balle entre les deux yeux. Il retourna dans l'abyss en jurant le malheur et qu'il se vengerait. J'étais soulagée, j'avais réussi à tuer ce chain sans qu'il n'y ai aucune victime. Une femme se mit alors à crier :

VILLAGEOISE《 Mais qu'avez vous fait, jeune écervelée ?! Vous voulez notre mort à tous ?! 》
IMANE《 Mais non, bien sûr que non. Je viens de vous sauvez de ce monstre. 》
VILLAGEOISE《 Vous venez de tuer le dieu de la montagne ! Il va se venger sur le village à cause de vous ! 》
IMANE《 Mais il allait tuer cette jeune fille ! 》
VILLAGEOISE《 Elle était un sacrifice ! Le dieu ne nous tuait pas si on lui offrait un sacrifice chaque mois ! Nous allons tous mourir maintenant ! Vous n'allez pas vous en tirez comme ça ! Attrapez la et tuer la ! 》

Hein ?! Je venais de les sauver et ils voulaient me tuer ?! Les hommes du village courraient vers moi ! Je pris mes jambes à mon cou ! Malgré mes efforts je ne réussis pas à les semer, ils me rattrapèrent. Ils m'avaient encerclés. Ils étaient également armés de fourches et de couteaux. Lorsqu'un des hommes se lança vers moi, mon seul reflex fut de lui tirer une balle entre les deux yeux. Il s'écroula devant moi. Voyant cela, les autres se lancèrent tous ensemble sur moi mais ma rapidité au pistolet ne leur laissa aucun espoir. Six corps d'hommes étaient étendus à mes pieds. Six hommes innocents. Les larmes commencèrent à couler le long de mes joues, mon corps tremblaient, j'étais hystérique ! Je pris ma tête entre mes mains criant devant l'horreur du massacre que je venais de faire. J'entendis alors d'autres cris, des cris de colère, les femmes du village me cherchaient. Je commençai à courir comme une folle à travers les bois qui se trouvaient à côté de moi. Les larmes continuaient de couler à flot, je me cognais aux arbres, aux branches, je tombais, me relevais ... Je ne sais pas combien de temps je courus à perdre haleine mais j'avais l'impression que cela faisait une éternité. Je venais de sortir du bois pour déboucher sur un chemin. Un chemin poussiéreux comme celui du village. Mon coeur était sur le point d'explosé, ma gorge me faisait horriblement mal comme mes yeux et mes oreilles. Mes jambes tremblaient comme des feuilles aux vent. Je tournai la tête à droite pour vérifier qu'il n'y avait aucun villageois, puis à gauche. Ce fut une telle surprise que me jambes ne me soutinrent plus. Je m'écroulais à genoux en voyant une jeune fille assise sur un caillou.


Dernière édition par Imane Lawford le Dim 22 Aoû - 23:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeDim 22 Aoû - 21:53

Un nuage de poussière dorée s’éleva quand l’inconnue s’abattit sur sol en un bruit sourd. Intriguée, Motoko releva la tête, un sourcil arqué en signe d’étonnement, et observa celle qui venait de déranger son instant de paix. La respiration rapide et rauque de l’intruse ainsi que ses bras et ses mains tremblotantes montraient qu’elle venait d’avoir accomplit un énorme effort. Elle était maculée de terre, des brindilles et des feuilles avaient élu domicile dans ses cheveux blonds et sa peau était striée de griffures et d’égratignures, dont certaines étaient sanguinolentes. Ses vêtements étaient déchirés par endroit, notamment sous son sein gauche, endroit où l’on pouvait apercevoir sa peau se soulevant et s’abaissant au rythme rapide de son cœur qui battait la chamade. Elle était trempée par la pluie, la sueur et...les larmes ? Oui, sur ses joues rosies par le froid, l’effort et les pleurs se dressaient deux petites gouttes salées qui n’avaient pas encore roulé le long de son visage. Ses deux yeux bleus n’exprimaient que la peur, l’incompréhension, la surprise et la fatigue. Elle semblait prête à s’évanouir.
La Fée de la Cruelle Beauté descendit de la borne kilométrique en se laissant tomber avec grâce sur le sol. Des graviers s’enfoncèrent douloureusement dans la plante de ses pieds, mais elle n’y pris pas garde. Elle avança lentement d’une démarche féline vers l’anonyme, la regardant de haut avec une méfiance mêlée de surprise. La Chain tourna autour d’elle, la jaugeant comme un futur acheteur vérifie qu’une marchandise n’a aucun défaut, aucune cassure. Il y avait quelque chose de beau chez cette jeune femme, quelque chose qu’elle appréciait plus que tout. Une odeur, un parfum. Une fragrance qu’elle connaissait bien. Ce n’était pas les effluves métalliques de sang, c’était plus subtil. C’était...la mort. Cette fille au bord de l’évanouissement sentait, respirait la mort.
Un sourire mi mesquin, mi jubilatoire prit place sur les lèvres pâles de l’ancienne poupée de porcelaine. Elle se mit à danser, à tournoyer, faisant voleter sa robe noire autour d’elle. Ses cheveux mouillés par l’orage, qui continuait de se déverser en trombe sur la plaine, projetaient des gouttes d’eau un peu partout. Ses pieds esquissaient des figures compliquées, traçant dans la terre du chemin rendu boueux par la pluie des dessins abstraits. Elle riait de son joli rire cristallin, celui qui vous glace le sang. L’atmosphère était très étrange. Motoko semblait en plein délire, et pourtant, elle était tout à fait consciente et responsable de ses actes. Et puis, aussi vite qu’elle avait commencé, elle s’arrêta. Elle se tourna vers les cinq papillons couleur ébène qui folâtraient autour d’elle, et elle se mit à leur parler comme s’ils étaient humains. Elle avait mit une main sur le coin de sa bouche, comme pour empêcher l’inconnue de l’écouter, tout en lui jetant des coups d’œil faussement discrets, et annonça d’une voix claire et audible de tous :

« Nous avons une invitée ! Que diriez-vous de jouer avec elle ? Ne serait-ce pas amusant ? Mais soyez gentils, la pauvre petite... »

Elle dit ces derniers mots avec un air maternel puis, de nouveau, se mit à rire. La Fée de la Cruelle Beauté tendit son auriculaire, laissant un de ses petits protégés s’y poser, et fit mine de l’embrasser. Puis, elle se retourna vers son « invité », avançant à petits pas. La Chain s’accroupit devant elle, en ramenant sa robe sur ses genoux et en prenant garde à ne pas la tacher de terre. Avec douceur et précaution, elle prit la main gauche de son nouveau jouet. Son index saignait abondamment, comme si son propriétaire était tombée et se l’était égratigné. Motoko porta le doigt blessé à son visage et le mit dans sa bouche. Aussitôt, le goût ferreux du sang vint caresser sa langue, accompagnée d’une légère saveur assez amère qui ressemblait à celle de la terre. C’était exquis. L’ancienne poupée de porcelaine ferma les yeux pour mieux profiter de ce délice. Son visage exprimait l’épanouissement, comme si elle était dans une sorte de transe. Au bout de quelques instants, elle reprit la main de l’anonyme et la posa délicatement sur ses genoux. Puis, elle regarda droit dans les yeux bleus de la jeune femme aux cheveux blonds, un sourire perfide planté sur son visage. Elle ramena ses coudes sur ses cuisses et posa son menton sur ses paumes.

« Veux-tu jouer avec moi ? Ne t’inquiète pas, je ne te ferais pas de mal... »

Doucement, elle caressa la joue de l’humaine du bout de ses doigts, comme on effleure un objet fragile et coûteux. Son visage était doux mais froid et mouillé par la pluie qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. Néanmoins, rien ne pouvait égaler la peau glacée de Motoko dont le sourire qui s’agrandissait n’avait plus rien de sain et de rassurant. Elle ajouta, d’une voix plus faible :

« ...pour l’instant. »

Un éclair illumina le ciel, et quelques secondes plus tard, le grondement du tonerre retentit au loin. Au final, la Fée de la Cruelle Beauté était à l’image de ses papillons : belle et en apparence inoffensive mais en réalité vicieuse et avec un goût prononcé pour le sang, ce liquide écarlate qui coule dans nos veines et qui la fascinait tant, à l’instar de la mort.
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeVen 27 Aoû - 23:26

❥ La jeune femme s'était levée, elle avait un drôle de regard. Ses yeux tournés vers moi me faisait froids dans le dos et ce n'était pas seulement à cause de la pluie qui gelait mon corps tout entier. Après ma course effrénée, ma vue se troublait, je voyais flou. La jeune fille s'était dirigée vers moi, elle se mit à me tourner autour puis à danser sous la pluie. Des papillons noirs restaient près d'elle et elle leur parlait.
MOTOKO《 Nous avons une invitée ! Que diriez-vous de jouer avec elle ? Ne serait-ce pas amusant ? Mais soyez gentils, la pauvre petite... 》
La jeune fille riait. Elle vint alors s'agenouiller devant moi et porta mon index à sa bouche. Mon doigt saignait, il me piqua légèrement lorsqu'il fut dans la bouche de la jeune fille. Elle paraissait très jeune, son teint de porcelaine m'éblouissait. Elle semblait se délecter de mon sang. Ses yeux violets fermés, elle paraissait apaisée. Mais lorsqu'elle rouvrit ses yeux, un autre frisson me parcourut le dos. Ses yeux violets plantés dans les miens et son sourire se fit menaçant.
MOTOKO《 Veux-tu jouer avec moi ? Ne t’inquiète pas, je ne te ferais pas de mal... Pour l'instant. 》
Cette fille me faisait peur. Elle ne venait pas du village, je ne l'avais jamais vu là bas. Que me voulait-elle alors ? Est ce que je suis condamnée à tomber sur des personnes bizarres ? Que dire ? Que faire ? Ses yeux étaient toujours plantés dans les miens, mon souffle redevenait régulier. Je me demandais bien ce qu'elle allait me faire, si jamais elle essayait quoi que ce soit j'avais toujours mon ... Pistolet dans ma main. Ah non ! Je n'avais plus envie de tuer personne ! Mais elle ne m'avait encore rien fait, je ne lui ferais rien si elle ne m'attaquait pas.
IMANE《 Qu... Quoi ? Si c'est pour jouer, je suis déso... Désolée je n'ai pas le temps. 》
Si j'arrivais à me relever, je pourrais surement marcher encore jusqu'à la prochaine ville et prendre une calèche pour chez Vincent. Vincent ... Lui qui m'avait envoyé ici, en plus ce n'était même pas une mission officielle. Je détournais alors mes yeux de ceux de la jeune fille pour regarder le sol, je m'appuyais sur mes mains mais mes bras et mes jambes tremblaient, impossible de me soutenir. Je devais rester assise encore quelques instants. D'un seul coup, les images des villageois me revinrent à l'esprit. Je devais me dépêcher finalement ! Pas le temps de rester assise ou même de jouer avec la jeune fille ! Je m'appuyais de nouveau plus fort sur mes bras et à ce moment là je remerciais l'entraîneur particulier des Nightray qui m'avait musclé les bras en m'entraînant à l'épée. Je réussis à me mettre sur les genoux. Un soutient n'aurait pas été de refus si jamais il y en avait eu un ... Ah ! La jeune fille ! Je la regardais de nouveau avec mon plus beau sourire sur le visage.
IMANE《 Désolée mais je n'arrive pas à me relever, pourriez vous m'aider ? 》
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeJeu 2 Sep - 12:10

La scène était on ne peut plus étrange. Le contraste entre les deux protagonistes était frappant : d’un côté, l’inconnue aux cheveux blonds qui pataugeait dans la boue, extenuée, couverte de sang et de salissures, les vêtements en lambeaux ; de l’autre, Motoko qui, même accroupie avec ses petits pieds blancs qui trempaient dans une flaque s’agrandissant à vue d’œil, arrivait à garder ce maintient et cette prestance digne des rois et reines, sa robe sans aucune tache remontée joliment sur ses genoux délicats. Quiconque serait passé par là aurait inéluctablement pensé, sinon dit, que la Chain était magnifique et que son interlocutrice paraissait bien banale à côté d’elle. Mais si cette personne se serait approchée un peu plus, elle aurait radicalement changé d’avis. Non seulement elle aurait pu remarquer que derrière sa malpropreté, l’anonyme n’était pas dénuée de charme, mais surtout, elle aurait pu découvrir le sourire malfaisant de l’ancienne poupée de porcelaine qui défigurait son visage parfait, et ce même sourire l’aurait définitivement rangée du côté de la jeune femme qui affichait maintenant une expression inquiète, si ce n’est apeurée, tandis que ses prunelles de la même couleur que ciel se plongeaient dans celles, d’un violet peu commun, de la petite princesse aux papillons qui lui faisait face, la main toujours posée sur sa joue.
La visiteuse ne semblait pas comprendre les réactions, pour le moins étranges, de sa nouvelle tortionnaire.

« Qu... Quoi ? Si c'est pour jouer, je suis déso... Désolée je n'ai pas le temps. »

La mine de Motoko se renfrogna, son sourire se rétracta. Comme si il fallait avoir le temps pour jouer ! N’avait-elle pas compris que c’était une invitation à ne pas refuser, une question dont l’unique réponse était « oui » ? Elle se permettait de troubler son instant de quiétude et ne répondait même pas par l’affirmative à sa demande ? Mais pour qui elle se croyait ? Ses sourcils se froncèrent légèrement, lui donnant un air boudeur de petite fille déçue. Cette inconnue débarquant de nulle part ne la prenait pas au sérieux. Elle l’a considérait comme une enfant, une enfant capricieuse et ignorante qui ne comprenait rien à la vie. Et dire que la Chain était sûrement bien plus âgée qu’elle ! Néanmoins, un détail n’échappa pas à son attention. Ce bégaiement trahissait le trouble, l’effroi si ce n’est la panique. Et inspirer la peur était le petit jeu préféré de la jeune fille, celui où elle était sûre de gagner. Qui ne l’avait jamais essayé ne pouvait savoir à quel point il était jouissif de voir le visage d’un individu décomposé par une terreur que l’on a nous-mêmes inspirée, de sentir ses mains trembler, de le voir, les jambes flageolantes, s’écrouler à terre, des sillons de larmes imprimés sur les joues.
Doucement, l’ancienne poupée de porcelaine se releva, un petit sourire de contentement étirant ses lèvres pâles, et regarda de haut son interlocutrice. Cette dernière la fixa un instant, puis essaya péniblement de se relever. Elle parvint à se mettre sur ses genoux à l’aide de ses bras, grimaçant de douleur. Ses blessures, bien que superficielles pour la plupart, ne devaient pas beaucoup l’aider, et ses muscles devaient être tout endoloris et engourdis par le froid que la pluie insinuait jusqu’au plus profond des os. Au bout de quelques instants d’efforts inutiles, elle finit par lever la tête vers la Fée de la Cruelle Beauté, un sourire se voulant être charmeur plaqué sur le visage et un regard suppliant planté dans les yeux.

« Désolée mais je n'arrive pas à me relever, pourriez vous m'aider ? »

La jeune fille haussa un sourcil. Elle osait lui demander de l’aide ? De nouveau, elle sonda les prunelles azurées de son jouet. C’était une requête sincère, un véritable appel au secours et non pas un piège ou une quelconque autre mesquinerie de ce genre. Voilà qui rendait bien plus facile son intimidation.
Une mine ennuyée s’afficha sur le visage de Motoko. Elle détourna les yeux au loin, tout en poussant un soupir las. Sur la vallée, le rideau gris de l’orage semblait se déplacer, peu à peu, vers le centre de la forêt. Une forte odeur de terre et d’herbe mouillée se rependait dans l’atmosphère. Le bruit des gouttes de pluie se fracassant sur les feuilles des arbres résonnait dans toute la plaine et venait joliment tinter aux oreilles de l’ancienne poupée de porcelaine qui, le regard faussement perdu dans le vague, fit mine de s’en aller d’un pas lent et mesuré. Elle parcouru quelques mètres, trois ou quatre, sentant dans son dos l’outrance et la déception pointer en l’inconnue. Puis, jugeant qu’elle avait réussi son effet, la Chain retourna la tête, observant la jeune femme blonde par dessus son épaule, avant de lancer nonchalamment, d’une voix froide, mystérieuse mais néanmoins douce :

« Pourquoi donc ferais-je cela ? »

Elle resta ainsi longtemps à contempler les traits maculés de terre de son interlocutrice. Ses yeux violacés étaient animés par une lueur de défi, un sentiment de supériorité et un orgueil non dissimulés. Finalement, un faux sourire bienveillant pris place sur ses lèvres et elle se retourna complètement, faisant voleter sa robe trempée autour de ses jambes menues et laiteuses, tout en joignant ses poings à demis ouvert juste au dessous de son menton et juste au dessus de sa poitrine. Elle pencha légèrement la tête sur le côté et prononça d’une voix mielleuse, un peu haut perché :

« Mais tu as de la chance, je suis aujourd’hui d’une bonté sans pareil ! »

Elle annonça cela comme un événement rarissime, faisait rouler les mots sur sa langue avec délectation. Puis, se redressant et affichant un air plus sérieux, bien que son sourire supérieur et mesquin demeurait sur son visage, elle éleva la main en l’air, au niveau de ses yeux, et claqua des doigts. Le léger son cristallin semblable au bruit d’un couvert tapant accidentellement contre un verre en cristal résonna quelques instants dans l’atmosphère, puis s’évanouit. À cet instant précis, une vingtaine (à moins qu’ils ne soient trente ?) de papillons noirs dont les ailes étaient parcourues de reflets bleutés tirant sur le violet tournoyèrent autour du visage de l’inconnue, avant de se ranger en rang d’oignons sur ses épaules. Ils tirèrent chacun doucement sur ce qu’il restait de ses vêtements, la soulevant délicatement jusqu’à ce qu’elle puisse poser sans peine les pieds sur le sol. Puis, ils s’éparpillèrent tous en voletant, pour finir par n’être plus qu’une demi-douzaine et vinrent docilement se poser sur les bras de la Fée de la Cruelle Beauté, ou bien se perdre dans ses cheveux sombres. Cette dernière regarda la jeune femme blonde aux yeux azurs avec un air innocent, comme si ce qui venait de se passer était tout ce qu’il y a de plus banal. Néanmoins subsistait sur ses lèvres un léger rictus de satisfaction, trahissant le sentiment de contentement qui habitait la Chain. Il était si facile d’impressionner les humains ! Il suffisait d’un peu d’étrange, d’un metteur en scène talentueux et surtout de beaucoup de féérie, masquant le caractère vil et mauvais qui se cachait derrière cette représentation à l’aspect enchanteur. On ne l’avait pas surnommée la Fée de la Cruelle Beauté pour rien.

Doucement, chaque pas se posant sur le sol avec précaution, comme si elle marchait sur des œufs, la petite princesse aux papillons s’avança vers son jouet, faisant voler ses cheveux au vent qui commençait à céder le pas à la pluie, tandis que le bas de son jupon venait effleurer ses pieds nus. Ses bras se balançant au rythme de sa marche, elle fixait l’anonyme d’un regard impitoyable et malintentionné qui ne disait rien qui vaille, le tout accompagné bien évidemment de son éternelle sourire inhumain et malveillant. Elle n’était plus qu’à une trentaine de centimètre de sa petite torturée lorsqu’elle disparu soudainement pour se retrouver dans le dos de son « invité ». Elle ne s’était pas téléportée, elle n’était pas capable de tant. Elle s’était simplement déplacée très rapidement, aussi vite qu’un petit battement d’aile de papillon. Elle posa délicatement de sa main gauche sur les épaules de la jeune femme au nom obscur, tandis que son bras droit se glissait le long de celui de l’inconnue, ses doigts fins venant se mêler aux siens, entourant le métal froid et dur du pistolet. Doucement, elle approcha ses lèvres fines de l’oreille de l’humaine, se mettant sur la pointe des pieds pour arriver à sa hauteur. La visiteuse devait maintenant sentir le contact doux de la longue chevelure soyeuse de Motoko venant caresser sa joue, sentir sa peau glacée qui ressemblait à s’y méprendre à de la porcelaine effleurer sa clavicule et son poignet, sentir la délicate odeur de chocolat blanc si caractéristique de la Chain chatouiller ses narines. Et entendre les paroles mélodieuses que celle-ci venait de murmurer, à quelques centimètres seulement de son visage :

« Ce monde n’est qu’un tissus de mensonge où la beauté cache la cruauté, la perfection masque l’horreur et la magnificence dissimule la folie... Veux-tu que je t’emmène dans un pays magique ? Là, les senteurs sont suaves et enchanteresses et tout a un goût savoureux et sucré...N’est-ce pas merveilleux ? »

Tout n’était qu’une mascarade bien orchestré, une pièce de théâtre où la demoiselle aux cheveux d’ébène et à la peau ivoirienne jouait son rôle à la perfection, un spectacle de marionnette où c’était elle qui tirait les fils. Cet enchaînement de positions, d’actions, de paroles n’était qu’un jeu dont elle inventait les règles et dont elle était la seule à pouvoir les appliquer, et ce comme bon lui semblait, au grand malheur des autres protagonistes qui se retrouvait ficelés entre des liens d’argent qu’elle avait tissé de ses propres mains.
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeDim 12 Sep - 14:24

❥ Cette fille n'était visiblement pas ma bonne samaritaine. Je crus qu'elle allait m'aider à me relever mais elle se retourna brusquement et fit mine de s'en aller. Pourquoi ? Je ne comprenais pas qu'est ce que j'avais fait de mal ou dit qui aurait pu l'énerver ... Lorsque j'entendis 《 Pourquoi donc ferais-je cela ? 》 Je compris mon erreur en lui ayant demander son aide. Elle resta me regarder quelques instants, attendant sûrement une réaction de ma part. Devais-je lui donner quelque chose en échange ? Non mais c'est bon quoi ! Pour qui me prenait-elle ?! Déjà que lui demander de l'aide avait fait mal à mon égo alors la payer de je ne sais quoi pour ce service, elle pouvait toujours courir !
MOTOKO《 Mais tu as de la chance, je suis aujourd’hui d’une bonté sans pareil ! 》
Je restais quelque peu interloqué par ce revirement soudain. Un sourire étirait son visage et la manière dont elle avait dit cette phrase était ... Spéciale ? Mais peu importe. Elle m'aiderai, très bien ou plutôt enfin. Alors que la jeune fille s'approchait de moi, toujours à genoux, j'allais lui tendre la main lorsqu'elle disparu. He... Hein ? C'est quoi ça ?! Une ... Chain. Je ne pus m'empêcher de sursauter lorsqu'elle posa sa main sur mon épaule et glissa ses doigts jusqu'aux miens, ceux qui tenaient mon pistolet. La phrase qu'elle me murmura à l'oreille juste après provoqua un frisson qui me parcouru entièrement.

MOTOKO《 Ce monde n’est qu’un tissus de mensonge où la beauté cache la cruauté, la perfection masque l’horreur et la magnificence dissimule la folie... Veux-tu que je t’emmène dans un pays magique ? Là, les senteurs sont suaves et enchanteresses et tout a un goût savoureux et sucré...N’est-ce pas merveilleux ? 》
Ah punaise ! Je me dégageais de ses mains et m'éloignait d'elle aussi vite que je le pus, donc plutôt lentement. Je ne mettais éloigner que d'à peine un mètre et je me retournais. Qu'entendait-elle par " m'emmener dans un pays magique " ?! Une Chain m'emmener dans un pays magique ... Ha ha ha ... Non Merci ! Malgré ma répulsion, je sentais bien que sa question avait été posée telle que l'on ne pouvait répondre que par un " Oui ". Ça sentait le roussit pour moi j'en ai bien l'impression ... Raaa mais comment faisais-je pour toujours me mettre dans des situations aussi ... Risquée ? J'avais l'impression que le mot " Risquée " était bien faible ... Face à cette chain, c'était plutôt une situation plus que dangereuse. Que faire ? Que faire ?!
J'étais assis parterre, sur les fesses, regardant la chain. Je reculais encore un peu et entendis soudain un bruit au loin. Quelque chose tapait sur le sol ? Le sol tremblait un peu sous ces bruits régulier et qui se rapprochaient. Plus ils se rapprochaient et plus le bruit devenait distinct. Des sabots. Sûrement une calèche qui venait dans notre direction ! Sauvée ! ... Ou pas. Ce n'est pas une calèche qui se montra en haut du chemin de terre mais deux cavaliers. A notre vu, ils ralentirent. Un des cavaliers était un beau blond aux yeux verts, il portait une tenue que seule les familles nobles portaient sur un cheval. Celui qui le suivait, avec les cheveux très bruns et les yeux marrons, il devait être le serviteur du noble. Ils s'arrêtèrent alors près de moi et de la chain.
LE NOBLE《 Oh Bonté Divine ! Mes demoiselles, vous allez bien ? Vous êtes toutes trempées ! 》
Peut être la chain mais moi je n'étais pas seulement trempée ! J'étais toute sale, pleine de terre, mes cheveux étaient tout emmêlés, je saignais par quelques griffures que je m'étais faîte en courant dans la forêt. Ce noble ... Avait-il seulement vu mon pistolet ?
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeMar 14 Sep - 21:17

Motoko sentit l’inconnue frémir entre ses doigts. Celle-ci se dégagea rapidement de l’emprise de ses mains, et s’éloigna le plus vite que lui permit ses blessures. La Chain sourit, émettant un petit gloussement satisfait. C’était tellement simple, tellement jubilatoire. Cette femme, qui était tout ce qu’il y a de plus respectable, rampait à présent dans la boue pour lui échapper à elle, la pauvre petite poupée de porcelaine inoffensive ! Pitoyable. Les humains étaient pitoyables, pathétiques, exécrables. Ils ne méritaient que le sort qu’elle leur avait réservé. C’était juste de simples petits bouts de chair qui couraient partout, se berçant de espoirs rouillés et d’illusions dérisoires qu’il lui fallait simplement briser pour anéantir leur propriétaire. Un jeu d’enfant.
Au bout d’un petit mètre, la demoiselle apeurée finit par se retourner, une lueur de détresse, de questionnement et d’incompréhension dans les yeux. Elle semblait réfléchir, et vu l’expression presque désespérée qui ornait son visage, les conclusions auxquelles elle avait aboutit ne lui satisfaisaient pas. La Fée de la Cruelle Beauté n’était pas certaine de leur nature, mais son sourire s’étira lorsque l’anonyme se mit à s’éloigner encore plus, essayant en vain d’augmenter la distance entre elle et la petite princesse aux papillons. Comme si un pauvre morceau de chemin de terre pouvait la sauver de la Chain ! Elle était une créature de cauchemar, et si par un élan de gentillesse elle lui laissait la vie sauve, son image viendrait hanter notre pauvre petite humaine toutes les nuits, se glissant parmi ses songes et éclaboussant les parois de verre de ses rêves de rouge carmin, avec la grâce et l’élégance d’une danseuse étoile.
Perdue, se rendant sûrement compte que toute fuite était impossible dans l’état où elle était, la visiteuse regardait Motoko dans les yeux. Elle voulait sûrement que ce monstre au visage enfantin l’épargne. Dommage pour elle, la petite poupée de porcelaine comptait s’amuser encore bien longtemps avec ce jouet si facile à malmener. Après tout, elles avaient toute la nuit...

C’était sans compter sur l’arrivée de deux nouveaux perturbateurs, à savoir deux cavaliers. L’un était blond aux yeux verts, était paré d’un habit de luxe que même la pluie n’arrivait à salir, montait un cheval blanc de pure race et affichait cet air supérieur si propre aux nobles de haute lignée. Il ne pouvait rien faire de plus pour étaler son rang et sa richesse, à part peut être exposer ses titres et le montant de ce qu’il y avait dans ses comptes en banque. L’autre, brun aux yeux chocolat, était plus sobre. Ses vêtements, bien que de velours bleu nuit, étaient quelconques et son cheval ne semblait pas valoir une fortune. Sûrement un serviteur.
Monsieur Regardez-bien-à-qui-vous-avez-à-faire prit un air surpris et affligé, et s’exclama d’une voix forte :

« Oh Bonté Divine ! Mes demoiselles, vous allez bien ? Vous êtes toutes trempées ! »

La Fée de la Cruelle Beauté ne put s’empêcher de remarquer que cet individu faisait preuve d’une perspicacité incroyable. Il fallait vraiment être aveugle pour ne pas voir que la pluie incessante avait imbibé les étoffes et que les chevelures des deux jeunes femmes dégoulinaient sur leurs visages. Cependant, l’aristocrate ne semblait pas avoir remarqué, contrairement à son compagnon qui eut la bonté d’esprit de reculer légèrement, qu’une des deux « demoiselles en détresse » était assise par terre, un pistolet à la main, tandis que l’autre la dominait de toute sa hauteur, un air malfaisant qui ne lui était pas rare imprimé sur le visage. Il se contentait de sourire niaisement, se voulant charmeur sans doute.
La Chain n’avait pas prévu la venue de ces messieurs, à cheval qui plus est. Même la nuit était surpeuplée dans ce monde assourdissant ! Elle le savait, ces hommes allaient la gêner dans son jeu. Il était bien plus facile de briser une personne seule. En revanche, à plusieurs, les humains se soutiennent, se consolent, au nom de ces valeurs stupides et inutiles qu’ils appelaient « solidarité » et « amour ». Il lui faudrait se débarrasser rapidement de ces gêneurs, mais cela impliquait de les tuer avec barbarie, sans réfléchir, et non avec grâce et élégance comme elle avait l’habitude de le faire. Et ceci, Motoko s’y refusait ; la mort était bien trop belle pour être souillée ainsi de brutalité et de sauvagerie. Il était bien plus drôle de détruire un individu et de le voir se mettre à genoux pour la supplier de lui retirer la vie, chose qu’elle lui accordait bien évidemment en toute bonté, admirant au passage la magnifique farandole de ses papillons tournoyant harmonieusement avec autour de leur victime, plutôt que d’envoyer directement quelques lépidoptères s’acharner sur un petit être qui n’avait rien vu venir, qui ne connaissait rien des horreurs de cet univers ou qui n’avait rien à se reprocher. Tuer était un acte qui nécessitait minutie, somptuosité et temps.
La petite poupée de porcelaine regarda tour à tour les deux cavaliers, puis ses prunelles se dirigèrent vers l’inconnue aux cheveux blonds et aux yeux bleus. Celle-ci paraissait moins tendue, plus...rassurée, malgré la lueur d’inquiétude qui persistait dans son regard. La jeune fille aux longs cheveux noirs afficha quelques fractions de secondes une mine dérangée, ses sourcils se plissant légèrement vers l’arrête de son nez, mais se reprit rapidement. Après tout, elle était la Fée de la Cruelle Beauté, une des Chains classés parmi les plus redoutables à Pandora. Ce n’était qu’un défi plus ardu à surmonter.
Une idée s’immisça dans son esprit lorsque les hommes revinrent dans son champ de vision. À défaut d’être des victimes, ces perturbateurs pouvaient très bien lui servir d’instruments. Surtout que cette espèce d’énergumène à la tignasse décolorée, avec sa fausse mine ennuyée qui masquait sa satisfaction d’avoir enfin trouvée de jeunes femmes à qui prouver sa galanterie et sa bravoure, ne méritait vraiment pas qu’elle se soucie autant de lui. Les extrémités de ses lèvres s’étirèrent, lui donnant un sourire tordu emplie de démence. Motoko ouvrit les bras, comme si elle s’apprêtait à entamer une chorégraphie compliquée, et pencha un peu la tête sur le côté. Elle prit sa voix la plus mielleuse, la plus séductrice, et regarda innocemment les deux nouveaux venus.

« Comme vous pouvez le voir je me porte comme un charme. »

Puis, plissant légèrement les yeux et accentuant son air sadique, elle ajouta, d’une voix plus sensuelle :

« Permettez-moi de me présenter : je m’appelle Motoko, mais on me nomme plus souvent la Fée de la Cruelle Beauté. »

Elle fit une profonde révérence, et en profita pour observer par en dessous la réaction de ses interlocuteurs. Le blond souriait bêtement, comme si elle venait de prononcer les plus belles paroles qui soient, tandis que le brun affichait une expression méfiante, les sourcils froncés au dessus de ses yeux marron, faisant reculer encore une fois son cheval de quelques pas. Tant mieux pour lui, il vivra plus longtemps.
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeDim 26 Sep - 19:27

MOTOKO《 Comme vous pouvez le voir je me porte comme un charme. Permettez-moi de me présenter : je m’appelle Motoko, mais on me nomme plus souvent la Fée de la Cruelle Beauté. 》
Que ... Qu'est ce que c'est que ça ?! On aurait dit une autre personne. La chain a l'air diabolique c'était transformée en une demoiselle souriante et aimable. Malgré son élégante révérence et son sourire, je voulais m'en aller. Partir loin d'ici. Le cheval du serviteur recula de quelques pas. Il n'était pas dupe. J'avais envie de le supplier de m'emmener loin avec lui, si je mourrais maintenant à quoi aurait servit mes efforts des dernières années ? A rien ... Je ne pouvais pas rester planté là comme une potiche. Cette chain, Motoko, elle ne comptait laissé personne repartir mais si j'arrivais à m'enfuir, à ... La semer. Quand le corps dit " Non " c'est la volonté qui prends le relais. J'avais des courbatures partout ? La belle affaire. Il suffit que je m'appuie suffisamment fort pour me relever ! Mes muscles me tiraillaient mais c'était toujours mieux que la mort. Mes mains appuyaient fort sur le chemin et les cailloux qui se trouvaient là. Je pris une dizaine de secondes à trouver un faible équilibre. Et bien même sans l'aide de la chain me voilà debout. Quelle horrible journée franchement ... Mais elle était encore loin d'être finie. Faisant abstraction de Motoko, je m'adressais au noble et à son serviteur :
IMANE《 Dieu soit loué ! Je me croyais condamnée à devoir attendre le levé du soleil avant de croiser quelqu'un sur ce chemin. Je m'appelle Imane Lawford et je viens de Leverru, connaissez vous la capitale ? J'aimerais beaucoup m'y rendre, le coin n'est pas très sûr. 》
Comme j'espérais qu'il ai vu la lueur d’inquiétude qui avait traversé mon regard ! Aller, aller fait moi partir d'ici ! Le noble resta me regarder. Hein ? Avais-je de la boue sur le visage ? Ah ba ça alors ! Mais ses yeux ne se posaient pas sur mon visage, ils se trouvaient une trentaine de centimètres plus bas. Quoi ? Je baissais les yeux aussi. Je vis ce qu'il regardait, pétrifié : mon arme. Alors c'était vrai ... Il ne l'avait pas vu quand il était arrivé. Il ne devait même pas m'avoir regardé plus de dix secondes. Entre une charmante demoiselle, ravissante et élégante, et une fille égratignée et pleine de boue, laquelle méritait tout les regards ? Pfff ! Tout sur l'apparence et là ce n'était rien de le dire car ce qu'il me dit après me fit presque m'étouffer de rire.
LE NOBLE《 Que ... Vous êtes ... Un Bandit ?! J'aurais du m'en douter ! Vous étiez en train d'attaquer cette pauvre demoiselle ! Venez vite par ici Mademoiselle Motoko que je vous protège ! 》
HEIN ?! Mais c'est quoi ça encore ?! N'importe quoi ! Mais c'était pas moi la méchante dans tout ça ! Ne m'avait-il pas vu parterre en arrivant ?! Comment aurais-je pu être un bandit ?! Franchement ... Et le voilà qui descendait de son cheval, il commença à marcher rapidement vers Motoko. Je voulu lui dire de ne pas faire ça mais il dégaina alors son épée et me la pointa vers la gorge.
LE NOBLE《 Ne vous approchez pas de cette gente demoiselle si vous ne voulez pas périr sous ma lame ! Je n'ai pas l'habitude de tuer des femmes mais si il le faut je n'hésiterais pas ! 》
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MessageSujet: Re: ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂   ☂ ~ La Mélancolie est une Danseuse Vêtue de Blanc ~ ☂ Icon_minitimeMer 27 Oct - 18:59

La fille aux cheveux blonds semblait sidérée face au petit numéro de Motoko. Celle-ci jubila intérieurement : il était toujours flatteur ou même exultant de voir une pauvre créature être ainsi prise dans les mailles de sa toile... S’appliquant avec sérieux à donner un caractère réaliste à son personnage, elle concentra son attention sur le Noble bienheureux. Il la regardait avec une espèce de sourire béat, admiratif, mais néanmoins un peu...pervers ? Oui, la façon qu’il espérait qu’elle aurait de le remercier ne faisait aucun doute, et sa prétendue galanterie chevaleresque ne servait qu’à la mettre dans son lit. Pitoyable. Typiquement le genre de personnage que la petite princesse aux papillons exécrait le plus. Néanmoins, elle agrandit son sourire enjôleur et fit mine d’être rassurée par sa présence. Elle s’apprêtait à parler lorsque l’inconnue la devança.

« Dieu soit loué ! Je me croyais condamnée à devoir attendre le levé du soleil avant de croiser quelqu'un sur ce chemin. Je m'appelle Imane Lawford et je viens de Leverru, connaissez vous la capitale ? J'aimerais beaucoup m'y rendre, le coin n'est pas très sûr. »

Intriguée, la Chain se retourna. Ainsi donc, cette humaine se nommait Imane... Inutile qu’elle s’en souvienne, ce prénom ne lui servirait plus pour bien longtemps... Peut être encore pour une heure, tout au plus. Après il ne resterait plus grand chose... Un joli sourire démoniaque orna ses lèvres. Effectivement, le coin n’était pas très sûr...
C’est alors qu’il se produisit une chose assez...amusante en soit. Le Noble sembla prendre une assurance injustifiée et descendit de son cheval, tel un chevalier victorieux. Paradant comme un César, sortant avec orgueil son arme de son fourreau et rejetant par la même occasion une de ses longues mèches blondes derrière son épaule, il hurla, bien plus fort qu’il n’était nécessaire, à la jeune fille Lawford :

« Que ... Vous êtes ... Un Bandit ?! J'aurais du m'en douter ! Vous étiez en train d'attaquer cette pauvre demoiselle ! Venez vite par ici Mademoiselle Motoko que je vous protège ! »

Quoi, la protéger ? Mais elle n’avait pas besoin de protection ! Pour qui la prenait-il ? Une de ces cruches sans cervelles qui ne savent pas mettre un pied devant l’autre ? Apparemment oui, puisqu’il prit la Chain par la taille, la ramenant ainsi contre lui. Celle-ci eu le droit aux effluves spiritueuses du parfum couteux et enivrant dont il s’était aspergé et qui manqua de la faire éternuer. Un étrange mélange de bergamote, de bois de rose et de caramel qui chatouillait affreusement le nez. Semblant s’imprégner dans son rôle de chevalier servant, le blond pointa maladroitement son épée dorée et ornée de nombreuses pierres précieuses vers le jouet de la Fée de la Cruelle Beauté, et prononça, tel un discours appris par cœur :

« Ne vous approchez pas de cette gente demoiselle si vous ne voulez pas périr sous ma lame ! Je n'ai pas l'habitude de tuer des femmes mais si il le faut je n'hésiterais pas ! »

Quel crétin. Motoko inspira très profondément. Elle ne le supporterait pas plus longtemps. Surtout pas ainsi serrée contre lui, cet imbécile fini. Sa main contre sa taille, presque sur ses cuisses, lui faisait l’effet d’un fer chauffé à blanc. Avec une douceur mesurée, elle se dégagea de l’étreinte du Noble. Elle afficha un air hautain, orgueilleux. Lentement, elle releva la tête et plongea ses prunelles violettes dans celles, d’une couleur caca d’oie, de cet homme qui la répugnait tant. Elle le regarda de haut et lorsqu’elle parla, son ton fut clair, sec et cassant.

« Il me semble que vous vous méprenez, mon cher ami. Je ne crois pas avoir besoin de la protection de qui que ce soit contre cette pauvre humaine, encore moins de la vôtre. Insinueriez-vous que je suis faible ? »

Le « cher ami » fit une tête idiote, qui pouvait approcher de celle du loup de mer venant de se réveiller. Ses sourcils se relevèrent au dessus de sa tête, sa bouche s’entrouvrit, ses paupières se plissèrent, et il bégaya d’une voix gênée.

« Je...je ne comprends pas, n’êtes-vous pas...je veux dire...n’étiez-vous pas en train de vous faire attaquer par cette brigande ? »

Motoko commença alors à tournoyer sur elle-même, à danser avec ses papillons en riant légèrement. Néanmoins perçait dans ce rire une légère touche d’exaspération et de malveillance, comme un mauvais goût qui reste dans la bouche. Autour d’elle, ses petits insectes commencèrent à devenir de plus en plus nombreux et voletaient joyeusement, suivant une chorégraphie élaborée et féérique. Et puis soudain, alors qu’elle commençait à disparaître dans la nuée de paires d’ailes bleutées, l’ancienne poupée de porcelaine se retrouva sur la pointe des pieds, les mains posées sur les joues imberbes du soi-disant chevalier, sa bouche à quelques centimètres de la sienne. Le vent fouettait dans ses cheveux, longs rubans de soie noire volant au gré du courant aérien. Ce dernier s’engouffrait également dans sa robe de taffetas sombre, faisant danser la dentelle et les nœuds de satin. L’orage s’était tut, les cumulus laissaient peu à peu place à l’océan d’encre qu’était la nuit. Le seul nuage restant était celui qui stagnait au dessus de l’étrange couple, grouillant de centaines de lépidoptères. Le regard fixé sur les yeux apeurés du Noble, la Chain murmura, sensuellement, mais de façon à ce que tous puissent l’entendre :

« Il me semble avoir été on ne peut plus claire, mon pauvre amour. Je suis tout à fait apte à me défendre seule. Mais en est-il autant de toi, petit ingénu ? »

Et le temps d’un soupir, elle posa ses lèvres framboise sur celles de l’aristocrate, scellant ainsi le tout dernier baiser que celui-ci allait échanger. Aussitôt, l’immense horde de papillons s’abattit sur le condamné. La Fée de la Cruelle Beauté s’éloigna à reculons, savourant à l’avance le spectacle qui allait suivre, un sourire démoniaque imprimé sur le visage. Chaque petit être mordit alors dans la peau de l’homme aux yeux kaki, et, tour à tour, ils déchirèrent d’immenses lambeaux d’épiderme, arrachant des cris de douleur au cavalier. Celui-ci, hurlant comme jamais il n’avait hurlé auparavant, se débattait dans tous les sens, agitait les bras, sautait pour se débarrasser, en vain, de ses minuscules tortionnaires. Grisées par l’odeur métallique et amère de viande fraiche et d’hémoglobine, ils commencèrent à s’exciter et à s’acharner sur le corps devenu rouge grâce à la chaire mise à vif. S’attaquant au visage, se disputant les yeux, arrachant les cheveux, lacérant l’habit luxueux pour tenter, chacun, d’atteindre un petit morceau de leur proie qui n’était pas déjà en train d’être dévoré par un autre, ils finirent bientôt par créer une profusion de sang, des millions de gouttelettes écarlates qui venaient s’écraser sur le chemin, formant comme une gigantesque pivoine pourpre autour de la scène morbide.
Motoko, quant à elle, s’était positionnée dos à l’horrible tableau dont elle était le créateur. Elle fixait, l’œil brillant, exaltante et resplendissante, la jeune femme du nom d’Imane Lawford. Elle écarta les bras, comme pour accueillir l’humaine, puis balança la tête en arrière et se mit à rire, et le son cristallin qui s’échappait de sa bouche finit par remplacer, peu à peu, les mugissements de souffrance de l’aristocrate, ou de ce qu’il en restait. Elle riait tellement qu’elle en avait les larmes aux yeux. C’était si beau, et c’était elle qui en était l’auteure ! C’était si doux à entendre, si bon à sentir, si grandiose à regarder ! C’était comme un rêve, un merveilleux rêve qui venait à elle, qui l’emmenait dans un palais majestueux, celui de la mort, cette entité si précieuse que nulle perle ou pierre n’égalait, que nulle parole ne pouvait décrire dans toute sa splendeur.
Et derrière elle s’effondra alors un par un les os immaculés de ce qui avait été le Noble, et dont le crâne resterait à tout jamais figé dans une expression neutre, contemplant de ses yeux vides le monde étincelant des décédés.

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